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Sujet : Le langage n’est-il qu’un outil de communication ?
Il
semble a
priori
que les mots que nous utilisons quotidiennement, pour soi, pour
penser, ou, pour communiquer, dialoguer avec les autres, ne servent
qu’à nous faire comprendre. Le langage, en tout cas celui
qu’apprend à maîtriser l’enfant, ne serait alors qu’un code,
qu’un ensemble de conventions culturelles, civilisationnelles,
permettant de nommer, de désigner, les choses qui nous entourent.
Mettre des mots sur les réalités qui constituent notre
environnement est alors le propre de tout langage, que celui-ci
désigne des choses concrètes, ou des réalités abstraites, en
parlant au travers de concepts. Chacun dans son domaine développera
un langage qui lui sera propre, par esprit pratique, et seuls les
initiés à ce langage pourront comprendre et communiquer :
c’est par exemple le cas en mathématiques où l’on parle au
travers de symboles, sans toujours rappeler à quoi tel ou tel
symbole correspond. Les différents codes utilisés dans les
différentes cultures sont même plus ou moins interchangeables :
c’est l’activité du traducteur que d’encoder dans un nouveau
code un premier code, une première langue. Ainsi, nous serions tous
en capacité de communiquer avec nos semblables, pour peu que l’on
maîtrise nos codes respectifs de communication.
Pourtant,
tous les traducteurs s’accorderont sur le fait que, comprendre une
langue, ce n’est pas seulement comprendre que tel mot (symbole)
renvoie à telle réalité : il y a, au sein même du mot, de sa
racine étymologique, tout le poids de la culture, de la
civilisation, de l’histoire qui a forgé ce mot. Le mot est alors
une partie d’un patrimoine, et non simplement un encodage de la
réalité environnante en vue de penser et de communiquer avec
l’autre.
De
plus, au-delà du poids culturel de la langue, il semble qu’il y
ait un phénomène d’autonomisation du langage : la conception
du langage, de la langue comme outil est contestable. La langue ne
serait pas un instrument, mais un monde à part entière, avec ses
propres règles, que l’on ne pourrait modifier arbitrairement, et
qui nous possèderait plus qu’on ne le possèderait. Etre possédé
par la langue, c’est ne plus maîtriser ce que l’on dit, et,
peut-être, ce que l’on pense : nous serions dépendants du
langage. Il apparaît comme étrange de dire que le langage soit une
entité autonome car nous avons trop en tête la conception
utilitariste du langage. Pourtant, ceux qui côtoient la langue de
près, c’est-à-dire les poètes, témoignent de ce pouvoir magique
de la langue, envoûtant, mystérieux : le poète est habité
par la langue, plus qu’il ne la maîtrise. Il y aurait alors ici
comme une mystique du langage.
Ainsi,
la question est ici de savoir si
nous devons considérer tout langage comme un code servant à
désigner la réalité environnante, concrète ou abstraite,
ou bien si, au contraire,
tout langage témoigne d’une histoire, d’une culture, d’une
civilisation, et qu’il y aurait même un phénomène
d’autonomisation du langage qui, alors, viendrait prendre
possession de nous-mêmes.
Afin
de répondre à cette question,
nous verrons d’abord
la conception utilitariste du langage selon laquelle il ne s’agit
là que d’un code pratique pour penser et pour communiquer avec
l’autre. Cependant,
nous devrons noter tout le poids culturel présent dans chaque
langage, ainsi qu’une certaine autonomisation du langage en tant
qu’entité existante pour elle-même. Enfin,
nous noterons que nous sommes alors dépendants du langage que nous
utilisons : nous ne pouvons penser si nous n’avons pas les
mots pour le faire, et, lorsque nous ne pouvons pas dire une chose,
nous ne pouvons la penser.
I
/ Le langage comme code :
II
/ Le langage au-delà de la communication :
III
/ Piégés par le langage :
I
/ Le langage comme code :
A
/ Désigner ce qui nous entoure :
Le
langage semble être d’abord ce qui nous permet de désigner les
choses qui nous entourent, d’abord pour les penser pour nous-mêmes,
puis pour communiquer avec les autres, pour se faire comprendre. Le
langage serait alors ici une convention sociale, une « création »
humaine ayant uniquement une dimension pratique, utile. Le fait que
le langage, les mots qui servent à désigner les choses, soit une
invention de l’Homme apparaît dans la Genèse :
« Yahvé
Dieu modela encore du sol toutes les bêtes sauvages et tous les
oiseaux du ciel, et il les amena à l’homme pour voir comment
celui-ci les appellerait : chacun devait porter le nom que
l’homme lui aurait donné. L’homme donna des noms à tous les
bestiaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes sauvages »
Genèse,
2, 19 – 20
Cet
acte de nommer les choses est le premier acte de « création »
de l’Homme, « création » permise par Dieu, par le fait
que l’Homme ait été créé à l’image de Dieu :
« Dieu
dit : « Faisons l’homme à notre image, comme notre
ressemblance »
Genèse,
1, 26
D’ailleurs,
la langue du premier peuple de Dieu, l’hébreu, contenait une
ressemblance entre les mots et les choses, ce qui souligne le fait
que le langage soit à l’origine une désignation de ce qui nous
environne. Michel
Foucault, philosophe français du XXème
siècle,
dans Les
Mots et les Choses,
parle de « similitudes radicales » entre les mots de la
langue hébraïque et les choses, les animaux par exemple,
« similitudes » que les autres langues auraient perdues.
Texte :
Michel Foucault :
« Sous
sa forme première, quand il fut donné aux hommes par Dieu lui-même,
le langage était un signe des choses absolument certain et
transparent, parce qu’il leur ressemblait. Les noms étaient
déposés sur ce qu’ils désignaient, comme la force est écrite
dans le corps du lion, la royauté dans le regard de l’aigle, comme
l’influence des planètes est marquée sur le front des hommes :
par la forme de la similitude. Mais si le langage ne ressemble
plus immédiatement aux choses qu’il nomme, il n’est pas pour
autant séparé du monde ; il continue, sous une autre forme, à
être le lieu des révélations et à faire partie de l’espace où
la vérité, à la fois, se manifeste et s’énonce. Certes, il
n’est plus la nature dans sa visibilité d’origine, mais il n’est
pas non plus un
instrument
mystérieux »
Michel
Foucault, Les
Mots et les Choses
Il
est intéressant de relever que, pour tout langage, Michel Foucault
parle d’ « instrument » : ici, le langage n’est
qu’un moyen, d’abord pour désigner ce qui nous entoure.
B
/ Communiquer avec les autres :
Or,
pourquoi l’Homme nommerait-il ce qui l’entoure, si ce n’est
pour communiquer avec l’autre ? Dans l’absolu, il n’a pas
besoin de mettre des mots sur les choses : il peut se contenter
de les désigner en les montrant du doigt, comme le fait le jeune
enfant. S’il donne un nom aux animaux, au bétail, c’est pour
plus facilement le reconnaître (le penser pour lui-même), mais
aussi et surtout pour pouvoir échanger
avec l’autre, commercialement et humainement parlant. On retrouve,
dans le discours biblique, le fait que le langage soit
essentiellement la désignation des choses environnantes en vue de
servir en tant qu’outil de communication avec les autres au travers
de l’histoire, devenue mythique, de la tour de Babel. En effet,
tous les hommes parlaient la même langue et, ainsi, communiquaient.
De cette communication entre tous les hommes est né le projet de la
tour de Babel, pour atteindre le Ciel, défier Dieu. En représailles,
Dieu a alors privé les hommes de cet outil universel de
communication en instaurant les différentes langues. Les hommes ont
alors été affaiblis par la pluralité de leurs langages : ils
pouvaient moins facilement communiquer. Il n’empêche que cette
histoire biblique ne considère la langue que comme un moyen
d’échanger, de communiquer avec l’autre, ce qui peut unir les
hommes dans un projet orgueilleux.
Texte :
La tour de Babel :
« Tout
le monde se servait d’une même langue et des mêmes mots. Comme
les hommes se déplaçaient à l’orient, ils trouvèrent une vallée
au pays de Shinéar et ils s’y établirent. Ils se dirent l’un à
l’autre : « Allons ! Faisons des briques et
cuisons-les au feu ! » La brique leur servit de pierre et
le bitume leur servit de mortier. Ils dirent : « Allons !
Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les
cieux ! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur
toute la terre ! »
Or
Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient
bâties. Et Yahvé dit : « Voici que tous font un seul
peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs
entreprises ! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable
pour eux. Allons ! Descendons ! Et là, cofondons leur
langage pour qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres. »
Yahvé les dispersa de là sur toute la face de la terre et ils
cessèrent de bâtir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car c’est
là que Yahvé confondit le langage de tous les habitants de la terre
et c’est de là qu’il les dispersa sur toute la face de la
terre. »
Genèse,
11, 1 à 9
Néanmoins,
l’aspect pratique de la désignation pour que tous s’accordent à
dire que telle chose a tel nom établit implicitement les débuts
d’une communication, d’un échange possible avec l’autre. C’est
Aristote peut-être le premier philosophe qui relève cette dimension
du langage comme étant ce qui établit un lien entre les hommes :
« la
langue, la communication par signes avec autrui. »
Aristote,
De
l'âme,
III, 13
Si
la langue sert essentiellement à communiquer en se faisant
comprendre, en désignant les choses qui nous entourent, alors la
maîtrise du langage doit être la première capacité du politique,
qui a pour objectif, selon Aristote, le bonheur
commun.
Cependant, une
langue ne peut être réduite à n’être qu’un outil de
communication. Si tel était le cas, on pourrait encoder une langue
en langage informatique, et le travail des traducteurs humains
disparaîtrait, remplacé par les machines. Or, traduire, ce n’est
pas seulement convertir une langue en une autre : c’est, avant
tout, s’imprégner de la culture et de l’histoire dissimulées
derrière le mot que l’on utilise pour essayer, dans la mesure du
possible, de rendre, par l’expression la plus juste possible, le
mot de la langue originale, dans la langue de traduction. Ainsi, tout
langage ne semble pas se limiter à un moyen neutre pour communiquer.
II
/ Le langage au-delà de la communication :
« On croit que l’on maîtrise les mots,
mais ce sont les mots qui nous maîtrisent. »
Alain Rey, linguiste français
A
/ La langue comme patrimoine :
Ainsi,
tout langage, et, notamment, toute langue, n’est pas qu’un moyen
de communication : en utilisant une langue, on n’utilise pas
qu’un code, qu’un ensemble de symboles destinés à désigner ce
qui nous entoure pour se faire comprendre. En effet, dans chaque
langue, il y a l’histoire du peuple qui l’utilise, les traces de
sa culture, de sa civilisation, de sa manière de penser même. Par
exemple,
dans le français, il y a des traces, dans l’étymologie, de
l’héritage gréco-romain, de l’ancien français parfois, et
d’autres dialectes qui, au sein même des mots français,
témoignent de la diversité culturelle qui a fait l’histoire de
France. Il y a même une manière de penser spécifique à chaque
langue : on ne pense pas de la même manière en français, en
allemand, ou en japonais. En japonais, par exemple,
il n’y a pas d’idéogramme pour rendre le pronom français de la
première personne du singulier « Je ». Ainsi, le « Je
pense, j’existe »
de Descartes est plus difficilement traduisible en japonais. Le Japon
est alors plus spécialiste, en philosophie, de Pascal, qui nie
l’existence du Moi au profit des apparences sociales dont il
dénonce la vanité, que de Descartes qui entame la réflexion
introspective.
Ainsi,
si l’on réduit le langage, les langues utilisées, à n’être
que de vulgaires outils de communication, en en oubliant toute la
charge symbolique, culturelle, historique, et même métaphysique,
alors nous tomberions dans un langage uniquement utilitariste, à des
fins pratiques, économiques, pour être plus efficaces : on
n’apprendrait plus l’anglais, mais nous deviendrions spécialistes
de l’anglais de communication, qui n’est qu’un anglais de
substitution, une espèce d’esperanto
appauvri pour que tous puissent comprendre et se faire comprendre.
C’est là le projet de certains communicants, de certains
capitalistes ne cherchant que l’efficacité, la productivité, au
détriment de tout le reste : c’est là un projet fascisant,
venant éradiquer les différences historiques entre les langues,
entre les peuples. C’est sacrifier l’identité sur l’autel du
marché. Or, cette identité, c’est notre histoire, notre passé,
c’est-à-dire ce qui nous constitue encore aujourd’hui en tant
que peuple. Ainsi, s’attaquer à la langue, c’est s’attaquer au
peuple, d’où l’attachement du peuple, du peuple français en
tout cas, à ses règles d’orthographe apparemment dénuées de
sens : réformer l’orthographe serait porter atteinte à
l’intégrité de notre histoire (linguistique). Le fait que la
modification du langage soit fascisant, totalitaire, apparaît dans
le roman d’anticipation 1984
de George Orwell avec la « novlangue » : il s’agit
d’une réduction, d’un appauvrissement organisé du langage pour
que les individus ne puissent plus penser car, sans nuance, sans
d’autres manières pour dire la même chose, chacun se met à
penser de la même manière, la seule rendue possible par le
« Parti ».
Ainsi,
ne considérer le langage que comme un outil de communication
d’informations pratiques, c’est l’appauvrir, et occulter tout
le poids de l’histoire culturelle, civilisationnelle contenue dans
tout langage que nous utilisons.
De
plus, il ne serait peut-être pas absurde de penser, comme de
nombreux poètes le pensent, que ce n’est pas nous qui utilisons le
langage, la langue, comme un outil, mais que c’est l’entité
existante à part entière pour elle-même, qu’est la langue, qui
se sert de nous, les individus parlant, comme d’instruments pour
évoluer : la langue nous possède plus que nous ne possédons
la langue.
B
/ L’autonomisation de la langue :
Une
certaine poésie nous montre la vie propre de chaque langue, au
détriment même du sens communiqué à l’autre : le poète ne
cherche à faire passer ni un message ni une émotion, mais il ne
fait qu’agencer les mots de la langue tel qu’ils le réclament,
pour résonner, pour produire une musique propre à la langue
elle-même. Le poète n’est alors que l’esclave, que le serviteur
de la langue qu’il utilise. Ce qui importe dans la poésie dite
hermétique, c’est-à-dire dont le sens est fermé sur lui-même,
sur le langage lui-même, qui est notamment la poésie de Mallarmé,
poète français du XIXème
siècle, est alors la musicalité, au détriment même de la
signification. C’est ce que relève Paul Valéry (1871 –
1945) :
« C’est
le son, c’est le rythme, ce sont les rapprochements physiques des
mots, leurs effets d’induction ou leurs influences mutuelles qui
dominent, aux dépens de leur propriété de se consommer en un sens
défini et certain »
Paul
Valéry, Charmes,
1922, Préface
Au-delà
même de la musicalité propre à la langue du poète, tout langage
ne fait qu’évoluer pour lui, en ne se souciant pas de celui qui
pense utiliser ce langage comme un outil : tout langage a sa vie
propre indépendamment de celui qui pense l’utiliser, comme les
Idées platoniciennes qui ont leur vie propre indépendamment de
celui qui les pense.
Texte :
Novalis :
« Il y a quelque chose d’étrange dans le fait d’écrire et
de parler. L’erreur risible et étonnante des gens, c’est qu’ils
croient parler en fonction des choses. Tous ignorent le propre du
langage : qu’il n’est occupé que de lui-même.
C’est pourquoi, il constitue un fécond et splendide mystère.
Lorsque quelqu’un parle tout simplement pour parler, c’est
justement qu’il dit ce qu’il peut dire de plus original et de
plus vrai … Seul celui qui a le sentiment profond de la langue, qui
la sent dans son application, son délié, son rythme, son esprit
musical, - seul celui qui l’entend dans sa nature intérieure et
saisit en soi son mouvement intime et subtil, … oui, celui-là seul
est prophète. (…) Il n’est d’écrivain qu’habité par la
langue, inspiré par la parole. »
Novalis
(1772 – 1801), Selbstsprache
(Monologue)
Ainsi,
il y aurait un mystère de la langue, qui habite celui qui n’est
que le véhicule, que le média de l’évolution de celle-ci :
celui qui est habité par la langue serait alors celui initié à ses
mystères et serait comme enchanté par les mots qui ne sont pas
utilisés, mais qui utilisent.
Transition :
Ainsi,
si ce sont bien les mots qui nous utilisent, notre usage du langage
serait limité, et cela aurait des conséquences sur la pensée
elle-même. En effet, si nous n’avons pas les mots pour penser,
nous ne pouvons penser correctement, et, si certains domaines sont de
l’ordre de l’impensable, comme l’Un plotinien qui est au-delà
même de la pensée, alors il ne peut être dit : sans les mots,
point de pensée, et, sans pensée, point de mot, là est le piège
du langage, notre limite.
III
/ Piégés par le langage :
-
Sans mots, point de pensée :
Nous
avons besoin de mots pour penser. Si nous ne nommons les choses et /
ou les problèmes, ils ont tendance à s’effacer de notre
conscience. Mettre un mot sur une chose, c’est alors la rappeler à
notre conscience. Inversement, faire disparaître le mot, d’une
certaine manière, c’est faire disparaître la chose, de notre
esprit, de notre conscience : c’est là toute l’œuvre de la
« novlangue » qui renomme les sujets délicats pour en
atténuer le poids (vieillesse ; pauvreté ; maladie ;
…etc.)
-
Sans pensée, point de mot :
Inversement,
nous avons besoin de penser une chose pour en dire quelque chose.
Certains domaines de l’ordre de l’impensable sont alors
indicibles : c’est le cas de la nature divine, qui est, selon
Platon, « au-delà des essences (épékénia
tès ousias) »,
c’est-à-dire au-delà de l’être lui-même, du principe
métaphysique qui fait être ce qui est. Ainsi, on ne peut que parler
du divin de manière impropre. Plotin théorise alors le fait qu’on
ne parle du divin qu’en faisant des détours, pour ne pas avoir à
dire ce qui est au-delà de tout (le dire est impossible) : il
dit qu’on ne parle du divin qu’en passant par des comparaisons,
en disant de ce domaine qu’il est « comme si (oïon) »
il était un existant comme nous. Toutes les traditions de théologie
négative s’inscrivent dans ce même constat selon lequel on ne
peut dire le divin : on ne peut que dire ce qu’il n’est pas,
et c’est là tout le cœur de la théologie négative.
Ainsi,
le langage n’est pas qu’un outil de communication : il est
aussi un outil pour la pensée, bien que l’outil connaisse des
limites, des imperfections.
Conclusion :
Ainsi,
nous sommes maintenant en mesure de répondre à la question en
disant que
le langage, et notamment la langue, n’est pas un canal neutre
d’échange d’informations : la langue ne sert pas qu’à
établir une relation entre les individus, mais contient, en
elle-même, l’histoire et la philosophie du peuple qui l’utilise.
De plus, il y aurait comme une certaine mystique de la langue selon
laquelle ce sont les mots qui nous utilisent comme des outils, des
véhicules, et non nous qui utilisons un langage pour communiquer.
Ainsi, nous serions pris au piège du langage qui permettrait ou
limiterait notre pensée. Tout langage ne peut alors être réduit à
n’être qu’un outil de communication : au travers de cette
communication transparaît l’histoire, la culture, la philosophie,
et, même, la domination exercée par les mots sur notre esprit.
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