mardi 7 juin 2016

Le langage n'est-il qu'un outil de communication ?

  • Sujet : Le langage n’est-il qu’un outil de communication ?

Il semble a priori que les mots que nous utilisons quotidiennement, pour soi, pour penser, ou, pour communiquer, dialoguer avec les autres, ne servent qu’à nous faire comprendre. Le langage, en tout cas celui qu’apprend à maîtriser l’enfant, ne serait alors qu’un code, qu’un ensemble de conventions culturelles, civilisationnelles, permettant de nommer, de désigner, les choses qui nous entourent. Mettre des mots sur les réalités qui constituent notre environnement est alors le propre de tout langage, que celui-ci désigne des choses concrètes, ou des réalités abstraites, en parlant au travers de concepts. Chacun dans son domaine développera un langage qui lui sera propre, par esprit pratique, et seuls les initiés à ce langage pourront comprendre et communiquer : c’est par exemple le cas en mathématiques où l’on parle au travers de symboles, sans toujours rappeler à quoi tel ou tel symbole correspond. Les différents codes utilisés dans les différentes cultures sont même plus ou moins interchangeables : c’est l’activité du traducteur que d’encoder dans un nouveau code un premier code, une première langue. Ainsi, nous serions tous en capacité de communiquer avec nos semblables, pour peu que l’on maîtrise nos codes respectifs de communication.
Pourtant, tous les traducteurs s’accorderont sur le fait que, comprendre une langue, ce n’est pas seulement comprendre que tel mot (symbole) renvoie à telle réalité : il y a, au sein même du mot, de sa racine étymologique, tout le poids de la culture, de la civilisation, de l’histoire qui a forgé ce mot. Le mot est alors une partie d’un patrimoine, et non simplement un encodage de la réalité environnante en vue de penser et de communiquer avec l’autre.
De plus, au-delà du poids culturel de la langue, il semble qu’il y ait un phénomène d’autonomisation du langage : la conception du langage, de la langue comme outil est contestable. La langue ne serait pas un instrument, mais un monde à part entière, avec ses propres règles, que l’on ne pourrait modifier arbitrairement, et qui nous possèderait plus qu’on ne le possèderait. Etre possédé par la langue, c’est ne plus maîtriser ce que l’on dit, et, peut-être, ce que l’on pense : nous serions dépendants du langage. Il apparaît comme étrange de dire que le langage soit une entité autonome car nous avons trop en tête la conception utilitariste du langage. Pourtant, ceux qui côtoient la langue de près, c’est-à-dire les poètes, témoignent de ce pouvoir magique de la langue, envoûtant, mystérieux : le poète est habité par la langue, plus qu’il ne la maîtrise. Il y aurait alors ici comme une mystique du langage.
Ainsi, la question est ici de savoir si nous devons considérer tout langage comme un code servant à désigner la réalité environnante, concrète ou abstraite, ou bien si, au contraire, tout langage témoigne d’une histoire, d’une culture, d’une civilisation, et qu’il y aurait même un phénomène d’autonomisation du langage qui, alors, viendrait prendre possession de nous-mêmes.
Afin de répondre à cette question, nous verrons d’abord la conception utilitariste du langage selon laquelle il ne s’agit là que d’un code pratique pour penser et pour communiquer avec l’autre. Cependant, nous devrons noter tout le poids culturel présent dans chaque langage, ainsi qu’une certaine autonomisation du langage en tant qu’entité existante pour elle-même. Enfin, nous noterons que nous sommes alors dépendants du langage que nous utilisons : nous ne pouvons penser si nous n’avons pas les mots pour le faire, et, lorsque nous ne pouvons pas dire une chose, nous ne pouvons la penser.



I / Le langage comme code :

II / Le langage au-delà de la communication :

III / Piégés par le langage :


I / Le langage comme code :

A / Désigner ce qui nous entoure :

Le langage semble être d’abord ce qui nous permet de désigner les choses qui nous entourent, d’abord pour les penser pour nous-mêmes, puis pour communiquer avec les autres, pour se faire comprendre. Le langage serait alors ici une convention sociale, une « création » humaine ayant uniquement une dimension pratique, utile. Le fait que le langage, les mots qui servent à désigner les choses, soit une invention de l’Homme apparaît dans la Genèse :

« Yahvé Dieu modela encore du sol toutes les bêtes sauvages et tous les oiseaux du ciel, et il les amena à l’homme pour voir comment celui-ci les appellerait : chacun devait porter le nom que l’homme lui aurait donné. L’homme donna des noms à tous les bestiaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes sauvages »
Genèse, 2, 19 – 20

Cet acte de nommer les choses est le premier acte de « création » de l’Homme, « création » permise par Dieu, par le fait que l’Homme ait été créé à l’image de Dieu :

«  Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance »
Genèse, 1, 26

D’ailleurs, la langue du premier peuple de Dieu, l’hébreu, contenait une ressemblance entre les mots et les choses, ce qui souligne le fait que le langage soit à l’origine une désignation de ce qui nous environne. Michel Foucault, philosophe français du XXème siècle, dans Les Mots et les Choses, parle de « similitudes radicales » entre les mots de la langue hébraïque et les choses, les animaux par exemple, « similitudes » que les autres langues auraient perdues.

Texte : Michel Foucault :

« Sous sa forme première, quand il fut donné aux hommes par Dieu lui-même, le langage était un signe des choses absolument certain et transparent, parce qu’il leur ressemblait. Les noms étaient déposés sur ce qu’ils désignaient, comme la force est écrite dans le corps du lion, la royauté dans le regard de l’aigle, comme l’influence des planètes est marquée sur le front des hommes : par la forme de la similitude. Mais si le langage ne ressemble plus immédiatement aux choses qu’il nomme, il n’est pas pour autant séparé du monde ; il continue, sous une autre forme, à être le lieu des révélations et à faire partie de l’espace où la vérité, à la fois, se manifeste et s’énonce. Certes, il n’est plus la nature dans sa visibilité d’origine, mais il n’est pas non plus un instrument mystérieux »
Michel Foucault, Les Mots et les Choses

Il est intéressant de relever que, pour tout langage, Michel Foucault parle d’ « instrument » : ici, le langage n’est qu’un moyen, d’abord pour désigner ce qui nous entoure.


B / Communiquer avec les autres :

Or, pourquoi l’Homme nommerait-il ce qui l’entoure, si ce n’est pour communiquer avec l’autre ? Dans l’absolu, il n’a pas besoin de mettre des mots sur les choses : il peut se contenter de les désigner en les montrant du doigt, comme le fait le jeune enfant. S’il donne un nom aux animaux, au bétail, c’est pour plus facilement le reconnaître (le penser pour lui-même), mais aussi et surtout pour pouvoir échanger avec l’autre, commercialement et humainement parlant. On retrouve, dans le discours biblique, le fait que le langage soit essentiellement la désignation des choses environnantes en vue de servir en tant qu’outil de communication avec les autres au travers de l’histoire, devenue mythique, de la tour de Babel. En effet, tous les hommes parlaient la même langue et, ainsi, communiquaient. De cette communication entre tous les hommes est né le projet de la tour de Babel, pour atteindre le Ciel, défier Dieu. En représailles, Dieu a alors privé les hommes de cet outil universel de communication en instaurant les différentes langues. Les hommes ont alors été affaiblis par la pluralité de leurs langages : ils pouvaient moins facilement communiquer. Il n’empêche que cette histoire biblique ne considère la langue que comme un moyen d’échanger, de communiquer avec l’autre, ce qui peut unir les hommes dans un projet orgueilleux.

Texte : La tour de Babel :

«  Tout le monde se servait d’une même langue et des mêmes mots. Comme les hommes se déplaçaient à l’orient, ils trouvèrent une vallée au pays de Shinéar et ils s’y établirent. Ils se dirent l’un à l’autre : « Allons ! Faisons des briques et cuisons-les au feu ! » La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent : « Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux ! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la terre ! »
Or Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Et Yahvé dit : « Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises ! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux. Allons ! Descendons ! Et là, cofondons leur langage pour qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres. » Yahvé les dispersa de là sur toute la face de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car c’est là que Yahvé confondit le langage de tous les habitants de la terre et c’est de là qu’il les dispersa sur toute la face de la terre. »

Genèse, 11, 1 à 9



Néanmoins, l’aspect pratique de la désignation pour que tous s’accordent à dire que telle chose a tel nom établit implicitement les débuts d’une communication, d’un échange possible avec l’autre. C’est Aristote peut-être le premier philosophe qui relève cette dimension du langage comme étant ce qui établit un lien entre les hommes :

« la langue, la communication par signes avec autrui. »
Aristote, De l'âme, III, 13

Si la langue sert essentiellement à communiquer en se faisant comprendre, en désignant les choses qui nous entourent, alors la maîtrise du langage doit être la première capacité du politique, qui a pour objectif, selon Aristote, le bonheur commun.


Cependant, une langue ne peut être réduite à n’être qu’un outil de communication. Si tel était le cas, on pourrait encoder une langue en langage informatique, et le travail des traducteurs humains disparaîtrait, remplacé par les machines. Or, traduire, ce n’est pas seulement convertir une langue en une autre : c’est, avant tout, s’imprégner de la culture et de l’histoire dissimulées derrière le mot que l’on utilise pour essayer, dans la mesure du possible, de rendre, par l’expression la plus juste possible, le mot de la langue originale, dans la langue de traduction. Ainsi, tout langage ne semble pas se limiter à un moyen neutre pour communiquer.

II / Le langage au-delà de la communication :

« On croit que l’on maîtrise les mots, mais ce sont les mots qui nous maîtrisent. »
Alain Rey, linguiste français


A / La langue comme patrimoine :

Ainsi, tout langage, et, notamment, toute langue, n’est pas qu’un moyen de communication : en utilisant une langue, on n’utilise pas qu’un code, qu’un ensemble de symboles destinés à désigner ce qui nous entoure pour se faire comprendre. En effet, dans chaque langue, il y a l’histoire du peuple qui l’utilise, les traces de sa culture, de sa civilisation, de sa manière de penser même. Par exemple, dans le français, il y a des traces, dans l’étymologie, de l’héritage gréco-romain, de l’ancien français parfois, et d’autres dialectes qui, au sein même des mots français, témoignent de la diversité culturelle qui a fait l’histoire de France. Il y a même une manière de penser spécifique à chaque langue : on ne pense pas de la même manière en français, en allemand, ou en japonais. En japonais, par exemple, il n’y a pas d’idéogramme pour rendre le pronom français de la première personne du singulier « Je ». Ainsi, le « Je pense, j’existe » de Descartes est plus difficilement traduisible en japonais. Le Japon est alors plus spécialiste, en philosophie, de Pascal, qui nie l’existence du Moi au profit des apparences sociales dont il dénonce la vanité, que de Descartes qui entame la réflexion introspective.
Ainsi, si l’on réduit le langage, les langues utilisées, à n’être que de vulgaires outils de communication, en en oubliant toute la charge symbolique, culturelle, historique, et même métaphysique, alors nous tomberions dans un langage uniquement utilitariste, à des fins pratiques, économiques, pour être plus efficaces : on n’apprendrait plus l’anglais, mais nous deviendrions spécialistes de l’anglais de communication, qui n’est qu’un anglais de substitution, une espèce d’esperanto appauvri pour que tous puissent comprendre et se faire comprendre. C’est là le projet de certains communicants, de certains capitalistes ne cherchant que l’efficacité, la productivité, au détriment de tout le reste : c’est là un projet fascisant, venant éradiquer les différences historiques entre les langues, entre les peuples. C’est sacrifier l’identité sur l’autel du marché. Or, cette identité, c’est notre histoire, notre passé, c’est-à-dire ce qui nous constitue encore aujourd’hui en tant que peuple. Ainsi, s’attaquer à la langue, c’est s’attaquer au peuple, d’où l’attachement du peuple, du peuple français en tout cas, à ses règles d’orthographe apparemment dénuées de sens : réformer l’orthographe serait porter atteinte à l’intégrité de notre histoire (linguistique). Le fait que la modification du langage soit fascisant, totalitaire, apparaît dans le roman d’anticipation 1984 de George Orwell avec la « novlangue » : il s’agit d’une réduction, d’un appauvrissement organisé du langage pour que les individus ne puissent plus penser car, sans nuance, sans d’autres manières pour dire la même chose, chacun se met à penser de la même manière, la seule rendue possible par le « Parti ».
Ainsi, ne considérer le langage que comme un outil de communication d’informations pratiques, c’est l’appauvrir, et occulter tout le poids de l’histoire culturelle, civilisationnelle contenue dans tout langage que nous utilisons.
De plus, il ne serait peut-être pas absurde de penser, comme de nombreux poètes le pensent, que ce n’est pas nous qui utilisons le langage, la langue, comme un outil, mais que c’est l’entité existante à part entière pour elle-même, qu’est la langue, qui se sert de nous, les individus parlant, comme d’instruments pour évoluer : la langue nous possède plus que nous ne possédons la langue.



B / L’autonomisation de la langue :

Une certaine poésie nous montre la vie propre de chaque langue, au détriment même du sens communiqué à l’autre : le poète ne cherche à faire passer ni un message ni une émotion, mais il ne fait qu’agencer les mots de la langue tel qu’ils le réclament, pour résonner, pour produire une musique propre à la langue elle-même. Le poète n’est alors que l’esclave, que le serviteur de la langue qu’il utilise. Ce qui importe dans la poésie dite hermétique, c’est-à-dire dont le sens est fermé sur lui-même, sur le langage lui-même, qui est notamment la poésie de Mallarmé, poète français du XIXème siècle, est alors la musicalité, au détriment même de la signification. C’est ce que relève Paul Valéry (1871 – 1945) :

« C’est le son, c’est le rythme, ce sont les rapprochements physiques des mots, leurs effets d’induction ou leurs influences mutuelles qui dominent, aux dépens de leur propriété de se consommer en un sens défini et certain »
Paul Valéry, Charmes, 1922, Préface

Au-delà même de la musicalité propre à la langue du poète, tout langage ne fait qu’évoluer pour lui, en ne se souciant pas de celui qui pense utiliser ce langage comme un outil : tout langage a sa vie propre indépendamment de celui qui pense l’utiliser, comme les Idées platoniciennes qui ont leur vie propre indépendamment de celui qui les pense.

Texte : Novalis :

« Il y a quelque chose d’étrange dans le fait d’écrire et de parler. L’erreur risible et étonnante des gens, c’est qu’ils croient parler en fonction des choses. Tous ignorent le propre du langage : qu’il n’est occupé que de lui-même. C’est pourquoi, il constitue un fécond et splendide mystère. Lorsque quelqu’un parle tout simplement pour parler, c’est justement qu’il dit ce qu’il peut dire de plus original et de plus vrai … Seul celui qui a le sentiment profond de la langue, qui la sent dans son application, son délié, son rythme, son esprit musical, - seul celui qui l’entend dans sa nature intérieure et saisit en soi son mouvement intime et subtil, … oui, celui-là seul est prophète. (…) Il n’est d’écrivain qu’habité par la langue, inspiré par la parole. »
Novalis (1772 – 1801), Selbstsprache (Monologue)

Ainsi, il y aurait un mystère de la langue, qui habite celui qui n’est que le véhicule, que le média de l’évolution de celle-ci : celui qui est habité par la langue serait alors celui initié à ses mystères et serait comme enchanté par les mots qui ne sont pas utilisés, mais qui utilisent.

Transition :

Ainsi, si ce sont bien les mots qui nous utilisent, notre usage du langage serait limité, et cela aurait des conséquences sur la pensée elle-même. En effet, si nous n’avons pas les mots pour penser, nous ne pouvons penser correctement, et, si certains domaines sont de l’ordre de l’impensable, comme l’Un plotinien qui est au-delà même de la pensée, alors il ne peut être dit : sans les mots, point de pensée, et, sans pensée, point de mot, là est le piège du langage, notre limite.

III / Piégés par le langage :

  • Sans mots, point de pensée :

Nous avons besoin de mots pour penser. Si nous ne nommons les choses et / ou les problèmes, ils ont tendance à s’effacer de notre conscience. Mettre un mot sur une chose, c’est alors la rappeler à notre conscience. Inversement, faire disparaître le mot, d’une certaine manière, c’est faire disparaître la chose, de notre esprit, de notre conscience : c’est là toute l’œuvre de la « novlangue » qui renomme les sujets délicats pour en atténuer le poids (vieillesse ; pauvreté ; maladie ; …etc.)


  • Sans pensée, point de mot :

Inversement, nous avons besoin de penser une chose pour en dire quelque chose. Certains domaines de l’ordre de l’impensable sont alors indicibles : c’est le cas de la nature divine, qui est, selon Platon, « au-delà des essences (épékénia tès ousias) », c’est-à-dire au-delà de l’être lui-même, du principe métaphysique qui fait être ce qui est. Ainsi, on ne peut que parler du divin de manière impropre. Plotin théorise alors le fait qu’on ne parle du divin qu’en faisant des détours, pour ne pas avoir à dire ce qui est au-delà de tout (le dire est impossible) : il dit qu’on ne parle du divin qu’en passant par des comparaisons, en disant de ce domaine qu’il est « comme si (oïon) » il était un existant comme nous. Toutes les traditions de théologie négative s’inscrivent dans ce même constat selon lequel on ne peut dire le divin : on ne peut que dire ce qu’il n’est pas, et c’est là tout le cœur de la théologie négative.

Ainsi, le langage n’est pas qu’un outil de communication : il est aussi un outil pour la pensée, bien que l’outil connaisse des limites, des imperfections.


Conclusion :

Ainsi, nous sommes maintenant en mesure de répondre à la question en disant que le langage, et notamment la langue, n’est pas un canal neutre d’échange d’informations : la langue ne sert pas qu’à établir une relation entre les individus, mais contient, en elle-même, l’histoire et la philosophie du peuple qui l’utilise. De plus, il y aurait comme une certaine mystique de la langue selon laquelle ce sont les mots qui nous utilisent comme des outils, des véhicules, et non nous qui utilisons un langage pour communiquer. Ainsi, nous serions pris au piège du langage qui permettrait ou limiterait notre pensée. Tout langage ne peut alors être réduit à n’être qu’un outil de communication : au travers de cette communication transparaît l’histoire, la culture, la philosophie, et, même, la domination exercée par les mots sur notre esprit.





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