jeudi 16 juin 2016

"Pourquoi avons-nous intérêt à étudier l'histoire ?"


BAC 2016 ES :



Sujet 2 : « Pourquoi avons-nous intérêt à étudier l’histoire ? »





Remarques préalables :



Le danger est double :

1)      Ne lister que les effets bénéfiques de l’étude de l’histoire : cela ne permettrait pas de problématiser, donc, d’être dans une démarche philosophique.

2)      Inverser le sujet et aller jusqu’à essayer d’argumenter sur une inutilité de l’histoire en expliquant laborieusement que l’étude du passé ne peut rien nous apporter à nous qui vivons dans le présent : un tel mépris à l’égard de la discipline historique et, par la même occasion, des Anciens, serait mal venu.



Au contraire, il fallait établir les préjugés selon lesquels nous avons intérêt à étudier l’histoire (« devoir de mémoire », rendre hommage aux Anciens ; apprendre des erreurs passées …). Ce sont ces préjugés qu’il fallait battre en brèche : le discours convenu sur l’intérêt de l’histoire ne dit pas la vérité sur l’effet de l’étude de l’histoire. L’histoire importe, en réalité, politiquement : pour unir un peuple, pour savoir comment gouverner.





PLAN :



I / Les préjugés sur l’intérêt de l’étude de l’histoire :



-          C’est un « devoir de mémoire » à l’égard des Anciens pour leur rendre hommage, les glorifier, les vénérer.



-          Il faut connaître le passé pour ne pas oublier, pour continuer à apprendre des erreurs du passé, pour ne pas les reproduire. Exemple : l’enseignement de la Shoah.



-          Il faut étudier le passé pour prendre conscience de la chance que nous avons de vivre en temps de paix, ou, à l’inverse, d’étudier des périodes historiques heureuses (les « trente glorieuses ») pour prendre conscience du déclin amorcé dans lequel nous vivrions.



II / Critique des préjugés :



-          Les morts n’ont pas besoin des hommages des vivants.



-          L’Homme n’apprend et n’a jamais appris de son passé :



Exemple : la première guerre mondiale devait être la « der des ders », et, pourtant, il y a eu d’autres guerres.



Saint-Augustin, dans La Cité de Dieu, explique que, lors de la Chute de l’Empire romain, le christianisme a été jugé comme étant responsable de ce déclin, alors que ce n’est que Rome qui, en pourrissant de l’intérieur, s’est cherché un bouc-émissaire qu’elle a trouvé dans le peuple chrétien, alors nouvelle religion différente de la religion romaine. On peut faire le parallèle entre le déclin de l’Occident moderne qui prend peur face à l’islam.





Ainsi, il y a d’autres vraies raisons pour justifier l’intérêt qu’il y a à l’étude de l’histoire :



-          L’étude de l’histoire a un intérêt socio-politique : cela forge une unité, une identité nationale. La France est d’abord le récit, le roman national.



-          L’étude de l’histoire, de l’histoire romaine notamment, apprend au politique, au gouverneur, au dirigeant, à être efficace :



Référence : Machiavel (Le Prince ; Discours sur la première décade de Tite-Live)



L’histoire romaine nous apprend que le politique doit être a-moral, et a-religieux, c’est-à-dire qu’il doit utiliser la morale et la religion comme des armes politiques pour assurer la paix sociale, l’ordre, et pour se maintenir ainsi au pouvoir.



-          L’étude de l’histoire, de l’interprétation des faits historiques permet de forger l’esprit critique des citoyens éclairés, libres.





III / Les leçons politiques proposées par l’histoire peuvent-elles être efficaces ?



En effet, il y a tout de même toujours des contextes différents : comment Valls pourrait véritablement s’inspirer de Clémenceau, son modèle politique ?



Les leçons abstraites du contexte (user de la religion par exemple) sont-elles légitimes ? Nous avons plus intérêt à interroger ce que nous enseigne l’histoire que d’étudier l’histoire sans se poser de questions sur ce qu’on étudie.


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